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Gavin Bryars - Dolce voce - 37’ (2012)

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Un film produit et réalisé par Jacqueline Caux
Image : Claude Garnier - Patrick Ghiringhelli
Son : Eric Boisteau
Montage : Dora Soltani
Producteur Délégué : Stéphane Jourdain
Etalonnage : Didier Coudray
Mixage : Jacques Guillot
Voix : Gregory Ryan
Coproduction : Centre Pompidou
Direction de la Production -
Service Audiovisuel : Laurie Szulc
Chargée de production : Murielle Dos Santos
Délégation à l’action culturelle audiovisuelle (DACA) : Anne-Michèle Ulrich
Avec le soutien d’«Arts 276» - Festival d’Automne en Normandie –Rouen : Benoît André, Julien Bourguignon.

Musiques Gavin Bryars :
Lauda 13 «Ramble on Cortona» - 2003 - Gavin Bryars piano - Concert hommage à Daniel Caux - Centre Georges Pompidou - 2009 The Sinking of the Titanic - 1969 - version 1994 - Hymn IV (Aughton)

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> voir un extrait

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Projections :

- La Chaux-de-Fond (Suisse) - Cinéma l’ABC - La Chaux-de-Fond (Suisse) - dans le cadre d’une rétrospective « Jacqueline Caux - filmer la musique ? » - 13 Janvier 2014
- Bernay : Festival d’Automne en Normandie - Église Abbatiale

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Discret, flegmatique, avec un sens profond de la distanciation, Gavin Bryars est une des personnalités les plus attachantes du nouveau courant musical anglais que les musicologues ont appelé Post Modern.

Il dit aimer un musicien tel que Percy Grainger qui a été pianiste et compositeur - qui est né en Australie en 1882, a été l’élève de Busoni à Berlin, puis de Grieg à Londres, et qui est mort aux Etats-Unis, il y a une vingtaine d’années -. Et aussi Lord Berners, qui a été diplomate, peintre, écrivain et musicien autodidacte : il a écrit de petites pièces très simples, d’un humour persifleur.

Et curieusement, bien qu’il se sente lui-même très anglais, il se montre intéressé, et même passionné, par un certain nombre d’écrivains et d’artistes français tels qu’Alfred Jarry, Raymond Roussel, Raymond Queneau et le groupe Oulipo (Ouvroir pour la littérature potentielle) dont, entre autres, Georges Perec et François Le Lyonnais. Et, parmi les artistes, outre Marcel Duchamp, le Douanier Rousseau et Erik Satie. Mais aussi un musicien du XIXe siècle aujourd’hui oublié, qui composait des œuvres pour le piano dans un esprit très romantique : Charles Valentin Alkan.

Au début des années soixante-dix, Gavin Bryars a composé une série d’œuvres plus ou moins teintées d’humour auxquelles il a donné le nom de « Private Music » - musique privée. Un des morceaux les plus marquants de cette série s’appelle « One, Two-One-Two-Three-Four ». Dans cette pièce, les exécutants ont chacun une cassette et des écouteurs sur les oreilles reliés à cette cassette. Dans chaque cassette passe l’enregistrement d’une même musique, et il s’agit pour eux d’essayer de reproduire sur leurs instruments, ou en chantant, ce qu’ils entendent dans leurs écouteurs respectifs. Seulement, les cassettes ne tournent pas à la même vitesse à cause, principalement de l’état différent des piles - certaines étant passablement usées -, ce qui a pour effet de changer le temps, et aussi la hauteur des tons. De plus, si un certain nombre d’exécutants connaissent parfaitement le morceau, les autres pas du tout : ils le découvrent en l’écoutant et s’appliquent à le reproduire avec plus ou moins de difficultés. Il en résulte une sorte de musique en dérive, en état d’affaissement, qui fait penser aux montres molles de Salvador Dali.

Il y a aussi chez Gavin Bryars, un côté Sherlock Holmes. Il connaît d’ailleurs très bien l’œuvre de Conan Doyle, mais il s’intéresse encore plus, aujourd’hui, à l’américain Early Queen et aux écrivains français de la revue « Enigmatica ». Il est intéressé par l’idée d’extraire un crime parfait d’un roman dans lequel il n’est pas question de meurtre en démontrant qu’un des caractères du texte a été tué par un autre… C’est aussi une démarche que Gavin Bryars adopte pour enquêter sur la façon dont on a pu écrire la musique dans le passé : la recherche, par exemple, de certaines œuvres de Schumann qui contiennent des cryptogrammes et d’étranges systèmes musicaux. C’est aussi un système qu’il a appliqué aux recherches qu’il a menées autour du naufrage du Titanic, avant de commencer à composer la musique de sa pièce dédiée au grand navire. Avec Jesus Blood il s’est agi, pour lui, de magnifier la voix d’un clochard qu’il avait enregistrée près de chez lui et avec ses Lauda il a en quelque sorte « retourné - comme une veste que l’on retourne », la musique des madrigaux afin de nous les faire entendre - et même redécouvrir - autrement.
Jacqueline Caux

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